Comment les fluctuations des taux de change impactent la performance des exportateurs agricoles africains — Nos recommandations stratégiques

Les exportateurs africains de produits agricoles et agroalimentaires achètent généralement leurs marchandises en monnaies locales telles que le franc CFA, le naira, le cédi ou le shilling. Ils les revendent ensuite sur les marchés internationaux, majoritairement en dollars américains. Lorsque le dollar se déprécie par rapport à leur monnaie locale, leur rentabilité et leur compétitivité peuvent être sérieusement affectées.



Face à ces risques, comprendre les mécanismes de fluctuation des devises et mettre en œuvre une stratégie active de gestion du risque de change devient indispensable. C’est une condition essentielle pour préserver les marges, maintenir la compétitivité et renforcer la résilience de l’entreprise sur le long terme.



  1. Les conséquences d’un dollar US affaibli



  • Rendement en monnaie locale réduit : pour chaque dollar de chiffre d’affaires, l’exportateur perçoit moins de francs CFA, nairas ou cédis.

  • Coûts locaux constants : les dépenses (salaires, intrants, logistique) demeurent fixes en monnaie nationale.

  • Compression des marges : à moins d'élever les prix de vente ou d’optimiser les coûts, la profitabilité s’érode.

Exemple : si le taux passe de 1 USD = 600 CFA à 1 USD = 500 CFA, la recette locale chute de 17 % pour la même expédition.



Le saviez-vous ? Un dollar US faible pénalise les exportateurs qui financent leurs achats en devises locales et facturent en USD.



  1. Facturer en euros : Opportunité ou Mirage ?



Face à la volatilité du dollar, facturer en euros s’impose parfois comme une alternative. Mais ce choix stratégique n’est pas universel.



Les atouts de l’euro



  • Stabilité potentielle si l’euro fluctue moins que le dollar vis-à-vis de la monnaie locale.

  • Adéquation aux habitudes de paiement des clients européens.

  • Avantage pour les pays de l’UEMOA dont le franc CFA est arrimé à l’euro.



Les limites et les risques



  • Le risque de change subsiste, recalibré sur la paire EURO/monnaie locale.

  • L’euro est moins accepté que le dollar sur certains marchés (Asie, Amériques).

  • Complexité administrative accrue (nouvelles clauses contractuelles, couverture, suivi).

Conseil : basculer vers l’euro si votre clientèle principale est européenne et si votre monnaie locale gère mieux l’EURO que l’USD.

  1. Feuille de route pour une gestion dynamique des devises



a) Surveillance en continu

  • Tableaux de bord et alertes automatiques pour USD/monnaie locale et EUR/monnaie locale.

  • Analyse prévisionnelle pour anticiper les tendances.



b) Diversifier les devises de facturation

  • Conclure des contrats mixtes USD et EURO.

  • Proposer des modalités de paiement adaptées à la zone géographique du client.



c) Recourir à la couverture

  • Contrats à terme simples pour verrouiller un taux de change.

  • Partenariat avec des banques ou spécialistes du trade finance.



d) Ajuster le ciblage des marchés

  • Priorité aux acheteurs européens pour les ventes en euros.

  • Stratégie de mitigation pour marchés en USD (Asie, Moyen‑Orient, Amériques).



e) Flexibiliser prix et coûts

  • Modèles tarifaires dynamiques intégrant les fluctuations monétaires.

  • Optimisation permanente des coûts locaux.



  1. Conclusion



Les fluctuations des taux de change font partie intégrante du quotidien des exportateurs africains. Plutôt que de les subir, il est essentiel de les piloter activement : surveiller les marchés, diversifier les risques, se couvrir efficacement et ajuster ses positions en temps réel. La gestion des devises ne doit plus être considérée comme un aspect secondaire, mais intégrée pleinement au cœur de la stratégie internationale.

J'espère que vous avez apprécié la lecture de cet article et que vous y avez appris quelque chose de nouveau et d'utile. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager avec vos amis et collègues qui pourraient s'intéresser à l'agriculture et à l'agrobusiness.

 

 

M. Kosona Chriv 

 

Fondateur du Groupe LinkedIn « Agriculture, Livestock, Aquaculture, Agrifood, AgriTech and FoodTech » https://www.linkedin.com/groups/6789045

 

Directeur des Ventes et du Marketing du Groupe 

Groupe Solina / Sahel Agri-Sol (Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Nigeria, Tanzanie) 

https://sahelagrisol.com/fr

 

Vice-Président en charge des Opérations (COO) 

Deko Group (Nigeria, Cambodge) 

https://dekoholding.com

 

Conseiller Senior 

Adalidda (Inde, Cambodge) 

https://adalidda.com/fr

 

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Susa Taing
Susa Taing - 3 juin 2025
Texte écrit par un humain
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Récolte de soja non OGM au Nigeria (image générée par IA)
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Femmes agricultrices togolaises en train de sécher du maïs récolté (image générée par IA)
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Une ferme avicole en Inde (image générée par l’IA)
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Des agriculteurs récoltent des mangues au Vietnam (image générée par IA)
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